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Les psychédéliques ont accompagné nos rites de passages et nos expériences mystiques depuis des millénaires. Au Moyen-Age, les grandes religions d'abord, et la colonisation ensuite, sont passées par là, brûlant les sorcières, éradiquant les druides et pourchassant les chamans. Les rituels psychédéliques ont peu à peu disparu (ou se sont cachés dans la jungle). Le regain d'intérêt pour ces substances ne s'est fait qu'au début du 20ème siècle, avec l'émergence de l'ethnologie, pour culminer avec la découverte (presqu'accidentelle) du LSD en 1943 et la synthèse de la psilocybine en 1958. Un important travail de recherche clinique est alors amorcé. Les résultats furent particulièrement prometteurs, et peut-être trop. Cet élan sera stoppé net par l'administration américaine entre 1966 et 1971, le LSD agissant comme une potion magique décuplant les forces des hippies et de tous ceux qui s'opposaient à la guerre du Vietnam. S'en suivra une longue période d'interdiction et de prohibition. L'intérêt pour les thérapies psychédéliques a repris dans les années 90, boosté par l'émergence des neurosciences. Un article célèbre, publié en 2006 (décrivant l'effet positif de la psilocybine), a marqué les esprits et confirmé l'à-propos de la reprise des recherches cliniques. Depuis, le potentiel thérapeutique des psychédéliques fait l'objet de nombreuses études. Les tabous hérités de la (très politique) War on Drugs du Président Nixon commencent enfin à s'estomper.
Aujourd'hui, on parlera plutôt d'enthéogène (littéralement, "qui fait émerger Dieu en soi") pour désigner toutes les substances issues du vivant qui permettent des états élargis de conscience.
En quoi consiste un accompagnement enthéogène ?
Deux éléments sont à la base de toute expérience enthéogène: une intention lucide et un cadre favorable. C'est le fameux "set & setting". Le set, c'est l'intention, l'état d'esprit. Cela se prépare en amont (médicalement, physiquement, mentalement et émotionnellement) et cela se débriefe en aval (c'est la substance qui vous emmène, mais c'est vous qui allez travailler et intégrer l'expérience). Le setting, c'est le cadre, à commencer par le cadre de sécurité (légal et médical) puis le cadre expérientiel (le lieu, l'accompagnement, le soin etc). Pour ceux qui s'y sentent appelés, cette démarche ouvre un espace où la magie peut à nouveau s'inviter et contribuer à élargir la perspective thérapeutique et existentielle. La substance nous sert notre histoire à l'état brut, dépouillée des croyances, mécanismes de contrôle et autres stratégies de survie qui modulent notre quotidien. Lorsqu'elles sont préparées avec soin et débriefées avec tendresse, ces expériences enthéogènes sont souvent puissantes et marquantes.
Est-ce une bonne idée ?
Se lancer dans un parcours enthéogène, cela peut avoir du sens sur le plan thérapeutique, par exemple pour travailler sur la dépression ou sur les addictions. Cela peut aussi être une démarche de quête existentielle. Dans la pratique, c'est forcément les deux à la fois: la blessure et le questionnement spirituel se tiennent par la main. S'en remettre à la substance, c'est accepter de se laisser guider vers ce qui est prêt à émerger, en étant confiant que c'est le moment, que vous êtes prêt et que vous êtes bien accompagné. Cela se prépare et cela se travaille. Vous n'y trouverez peut-être pas le sens de la vie, ou le sens de l'univers, mais plus prosaïquement, le sens de l'expérience. L'expérience traumatique devient alors expérience de vie. La remise en mouvement a commencé.
Avec quel accompagnement ?
Mon accompagnement enthéogène est d'abord basé sur mon expérience personnelle: j'ai découvert pour moi-même la puissance et la pertinence de cette voie de révélation et d'apaisement, qui peut être aussi un chemin d'éveil. Cet accompagnement consiste à :
Depuis 2005, la recherche clinique sur la thérapie assistée par psytchotrope est relancée. Les résultats sont prometteurs, confirmant ce qui était déjà apparu dans les années 60 et 70, juste avant leur prohibition. Aujourd'hui, les psychotropes restent cependant encore interdits dans la plupart des pays européens, même si des exceptions émergent peu à peu (Hollande, Suisse, Portugal...).
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